Depuis 4 ans, je vole au rythme du cœur. Depuis 4 ans, j’avance, en suivant l’intuition. J’ai pris des murs. Je me suis confrontée à mes pires schémas. Je n’ai pas détourné le regard, comme je l’avais fait jusque-là, sans même m’en rendre compte. Non. Cette fois j’ai regardé droit dans les yeux la peine, la tristesse, une colère insondable qui ne m’appartenait d’ailleurs pas toujours, quelques regrets et des abîmes de souffrance que je n’avais jamais été voir. Depuis 4 ans, je me soigne. Je travaille sur moi, et j’ai seulement quelques mois, parfois quelques années d’avance sur les patients que j’accompagne. Juste une petite avance qui s’appuie sur des expériences innombrables et des réflexions que je mène depuis des lustres. Tant que cela peut aider…
Avec toujours cette petite volonté têtue de devenir une meilleure personne et surtout, surtout, une personne alignée avec le centre. Ce centre que j’ai mis tellement de temps à définir. Ce centre autour duquel gravite ma vie désormais, entre le cœur et l’intuition. Le mental n’a plus qu’un petit mot à dire, à l’occasion. Même s’il me fait encore la vie dure à chaque décision : j’ai appris à lui clouer le bec pour écouter le silence du cœur. La boussole est ici, précisément. Là où se tait le mental. C’est un chemin ardu, un parcours semé de détours, de chutes parfois très dures. Et lorsque des amis à qui je n’ai pas parlé depuis longtemps écoutent cette histoire, ils me chuchotent : « est-ce vraiment nécessaire d’en baver comme ça ? ». Parce que je leur avoue que j’ai fait 3 constellations familiales ces derniers mois et que, chaque fois, je pars pour 5 semaines d’insomnie.
Mais OUI, mille fois OUI, ce chemin est indispensable ! Il n’est pas de tout repos, certes. J’aurais pu continuer comme toutes ces années de ma vie (avant ces 4 ans) à faire comme si de rien n’était, à ignorer le cœur, à faire des choix qui vont à l’encontre de mes valeurs, à faire taire l’enfant intérieur. Mais le prix à payer pour une relative tranquillité (balayée qui plus est à chaque trébuchement de la vie !) est exorbitant ! Parce que la nuit, l’appel du cœur vient réveiller et dire combien le nord se trouve ailleurs…
Alors j’ai fini par conclure que cela valait la peine, ce voyage où parfois chaque pas est un effort. Car le secret de ce trajet vers soi, c’est une forme de joie qui émerge du quotidien. C’est un moment présent qui arrive enfin à prendre toute la place, parce qu’on a pu faire la paix avec le passé et que l’avenir est un espoir que l’on chérit jour après jour. Depuis 4 ans, je me sens vivre comme jamais, et je tisse avec moi-même un lien fort qui fait en sorte qu’aujourd’hui, je suis devenue ma meilleure amie. Je m’apporte du soutien, des encouragements, je me dis qu’il faut continuer même quand c’est difficile et je célèbre mes victoires sans oublier de pleurer sur mes défaites. Tout est plus simple, quand on apprend à s’aimer, la lumière comme l’ombre. Le silence en soi devient une musique intérieure nécessaire et vivante qui délivre des messages que l’on n’attendait pas. Tout prend une couleur improbable et joyeuse. Les personnes que l’on croise se transforment en pépites dont on reçoit le trésor sans rien demander, dans la gratitude. Et ceux qui auparavant m’auraient blessée ou épuisée, je ne les fréquente plus, je m’en éloigne. Je prends soin de moi.
Oui, le voyage vaut les efforts fournis pour le parcourir. Car comme j’aime à le dire souvent à mes patients : « On n’est sûr que de deux choses dans la vie : tout change en permanence, et la seule personne avec laquelle vous êtes sûr de passer le restant de vos jours, c’est vous-même ! Alors autant avoir une bonne relation avec elle… ».
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